Rencontre. L'essence de Cirquons Flex, tant le terme porte depuis dix ans son histoire et semble en porter les fondations.
Fondations de la compagnie d’abord, née de la rencontre de Virginie Le Flaouter et Vincent Maillot. C’était en 2006, à l’île de La Réunion, île française de l’océan Indien. Formée à l’école nationale de cirque de Montréal, Virginie Le Flaouter assurait un remplacement dans une compagnie réunionnaise. Étudiant à l’université de La Réunion, Vincent Maillot venait quant à lui de créer la première compagnie de cirque amateur sur le campus, les Pailles en feu. Les hasards d’une création mêlant professionnels et amateurs font se croiser les chemins de ces deux artistes en quête d’authenticité et d’humanité. Le début d’une histoire d’amour, à la vie comme au plateau.
La démarche de Cirquons flex semble elle aussi s’articuler autour de la notion de rencontre et ce depuis sa création, en 2007. Un premier spectacle, Points de suspension, duo poétique mettant en mouvement l’amour naissant, scelle le premier échange. Celui de la circassienne hexagonale Virginie et de l’artiste autodidacte réunionnais Vincent. Heureuse de se délester de l’armure de « petit soldat du cirque », acquise durant ses années de formation, Virginie a le sentiment de retrouver de l’humanité à La Réunion et de donner à nouveau du sens à sa pratique circassienne en travaillant avec Vincent, autodidacte instinctif, pétri de valeurs et d’engagement. La rencontre de ces deux univers en appellera beaucoup d’autres, mues, toujours, par une soif certaine d’humanité. Rencontres avec d’autres arts (musique, danse, poésie, vidéo, théâtre…), rencontres avec d’autres circassiens (Zip zap circus, Chapitô Metisy…), rencontres avec d’autres cultures (malgache, sud-africaine…).
La rencontre, Cirquons flex la recherche aussi avec les personnes, proposant dès sa deuxième création, De l’autre côté, une forme dédiée à la rue. Ce rendez-vous avec le public, la compagnie l’entend rapidement comme un réel échange et souhaite inscrire son travail dans une démarche de territoire. La collaboration avec la compagnie HVDZ sur son spectacle Dobout en bout la confortera dans cette volonté de porter la parole des Réunionnais•es et les résidences dans des quartiers ou établissements scolaires de l’île constituent désormais un volet indispensable à son travail de création.
La rencontre (toujours) du photographe- vidéaste, « poète social » Romain Philippon, tout comme celle de la compagnie réunionnaise Cyclones Production, sont venues nourrir ce travail de territoire. Appuie-toi Sur Moi, dernière création de la cie, invite le public au coeur du palc à ciel ouvert, à la manière d'un cocon intime, permettant de tisser un lien privilégié avec chaque personne dedans, et pas devant. Nous construisons ensemble le spectacle et proposons un pot juste après. Peut-être qu’à la fin, nous nous connaîtrons tous un peu plus !